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L'ITINÉRAIRE

En route Simone !

Ca y est, un cap est passé. Les mots qui n'étaient formulés qu'en pensées sont sortis de nos bouches au grand public : "- Nous partons !", "- Super ! Vous allez où ??", "- En Australie !", "- Génial vous allez faire quoi là-bas ?", "- On va essayer de s'y rendre en train.", [silence], "-...mais...on est d'accords que...il y a de l'eau, enfin, c'est loin, comment...vous passez par où ?". Cette page s'adresse aux rêveurs, aux curieux, aux inquiets, et aux entêtés de la planification.

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DESSINER UN ITINÉRAIRE EN TRAIN

Début de l'histoire

Chaque pays a sa propre compagnie et son propre site de réservation, parfois traduisible en anglais, parfois non... Si en Europe les grandes lignes de trains peuvent être réservées plusieurs mois à l'avance et offrir un bel élan d'anticipation, les lignes transfrontalière à la sortie du continent ne peuvent être réservées qu'une fois sur place à la gare et laisser une belle part d'inconnu assurer nos correspondances. Pour s'informer sur les lignes existantes entre les pays, nous avons simulés à l'avance des réservations dans la semaine et vérifié leur fréquences. Avec un départ en début d'hiver, nous avons dessiné un itinéraire en tenant compte de deux critères : 1/ La sûreté du pays à traverser et la possibilité de se procurer un VISA, et 2/ Choisir des pays dont les températures ne chuteront pas en-dessous des -10°C, afin de ne pas investir dans du matériel trop technique et voyager léger. C'est à la mi-juillet que nous avons dégainé notre carte du monde et en glissant notre doigts depuis la France vers l'Australie, nous avons dressé la liste des villes étapes. Arrivés au Moyen-Orient, nous avons trouvé comme solution pour éviter les pays à risque un vol direct entre l'Ouzbékistan et la Thaïlande. C'est un vol direct (Tachkent/Bangkok) qui a lieu plusieurs fois par semaine. Les autres vols en partance des capitales du Turkménistan ou du Kazakhstan imposaient systématiquement une escale par la Turquie. Pour un départ depuis la France le 31 octobre 2019 et un vol depuis l'Ouzbékistan le 4 décembre 2019, nous disposons de 34 jours pour nous rendre à Tashkent. Le trajet théorique est devenu : France, Allemagne, Hongrie, Roumanie, Turquie, Géorgie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Ouzbékistan (vol), Thaïlande, Malaisie, Indonésie (bateau ?), Australie. Pour nous suivre en direct, c'est par ici :https://www.polarsteps.com/RaquelPedraza/

~ Fragile comme un rêve et indestructible comme une idée ~

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UNE INVITATION PERMANENTE

...à concentrer notre attention là où nous avons le plus de chance de trouver ce que nous recherchons.

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L'AMOUR

Tous deux doivent être plus heureux parce qu'ils sont ensemble.

LE BONHEUR

...est transportable ; on doit pouvoir l'emmener avec soi partout où l'on va.

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TOUT EST LA

Il n'y a rien de plus à vivre que les détails quotidiens, ordinaires, de la mosaïque.

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~ A travers toi, c'est accompli ~

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L'ITINÉRAIRE DE L'EUROPE EN ASIE CENTRALE

DE L'EUROPE À LA TURQUIE

Les grandes lignes européennes peuvent être réservées des mois à l'avance. C'était le cas pour les trajets de Strasbourg à Munich, Budapest et Bucarest (réservations effectuées en ligne à la mi-juillet pour un départ fin octobre). La connexion Bucarest/Istanbul ne peut être faite qu'une fois sur place, tout comme la plupart des réservations au Moyen-Orient. C'est donc la veille en arrivant à la gare de Bucarest que nous avons pris nos billets avec 3 correspondances pour Istanbul, en passant par les villes de Ruse, Gorna et Dimitrovgrad. Départ à 12h30 chaque jour. Le contrôle des passeports se déroule à la sortie de la Roumanie (dans l'après-midi) puis à la sortie de la Bulgarie et entrée dans la Turquie, deux contrôles différents (vers 1h puis 3h du matin). Il faut alors descendre tous les bagages du train et les passer aux rayons X. S'ensuit une petite nuit dans le train couchette pour arriver à 7h40 du matin à Halkali. Une fois sortis de la rame, direction le bureau de change. Car il faut compter 40 minutes de tramway pour se rendre dans l'hypercentre et pour cela, acheter une carte Istanbul Transport (rechargeable et utilisable pour plusieurs personnes) dont le distributeur n'accepte que les billets (et ne rend pas la monnaie !). 

A la gare de Bucarest

DE LA TURQUIE À LA GÉORGIE

Après deux jours de visite à Istanbul, nous trouvons sur internet la compagnie Métro qui assure des trajets longues distance avec des cars de nuit. Comme la réservation sur internet semble ne pas vouloir marcher avec nous (n° de passeport inconnu pour les non résidents turques), nous nous rendons directement à l'agence en demandant un billet pour le lendemain. Malchanceux sur le prix car le billet passe de 200 livres turques par personne à 250 livres, mais chanceux tout de même d'avoir une place car le bus est quasiment complet ! Mieux vaut donc s'y prendre à l'avance. Le rendez-vous est à 10h en face de l'agence du centre ville pour monter dans la navette qui se rend à la gare routière. Les bagages en soute sont étiquetés pour la première fois et le grand départ est à 11h. Le bus est confortable, on nous y sert du thé, mais il ne dispose pas de toilettes. Les arrêts sont fréquents mais l'entrée au sanitaire est payante (1,50 livres turques). Il faut donc prévoir assez de cash pour le trajet qui dure tout de même 22h ! Deux longs arrêts de 30 minutes sont prévus sur le parcours ce qui laisse la possibilité de s'offrir une belle assiette au self  (inutile d'ailleurs de transporter de la nourriture dans le car). Heureusement pour nous ils acceptent la carte bancaire. Notre route longe de nuit la mer Noire en passant par les villes de Samsun et Trabzon, puis s'arrête à la frontière géorgienne près de la ville de Batoumi. Sans trop d'explication du chauffeur qui nous fait descendre du car, nous comprenons qu'il faut traverser la frontière à pieds, en passant par un grand bâtiment pour le contrôle des passeports. Derrière s'entassent ensuite des mini bus et taxis qui assurent la connexion avec le centre ville (20 petites minutes de transport qui nous laissent largement le temps de découvrir les coutumes locales en matière de conduite sur les routes géorgiennes). Batoumi est une très jolie ville, touristique certe, mais bien aérée. Chaque jour la ligne Georgian Railway assure sa connexion avec la capitale. Nous achetons en agence nos billets pour partir le lendemain car les places partent vite et la gare n'est pas en ville. C'est en taxi que nous nous y rendons et que nous prenons en boulangerie de quoi tenir pour les 5h de train qui nous attendent. Avec un départ à 18h, c'est au beau milieu de la nuit que nous débarquons à Tbilissi. Heureusement la plupart des auberges sont ouvertes H24. C'est dans la "Tbilissi Beautiful Guesthouse" que nous passerons nos nuits en attendant les VISA pour l'Azerbaïdjan. Une très grande maison avec un patio tranquille où la propriétaire nous accueille chaleureusement avant de nous offrir des grenades et du raisin fraîchement ceuillis. Bel endroit pour un long séjour car les VISA mettent 7 jours à arriver alors que le site n'en prétendait que 3. Nous profitons de cette longue escale pour s'offrir un bol d'air frais dans le nord du pays. Des marshrutkas (mini bus) partent chaque heure depuis la station routière de Didube et desservent la ville Stephantsminda (aussi appelée Kazbegi). Pour moins de 4 euros par personne, nous voilà embarqués pour 3h de voyage vers les hautes montagnes. Le paysage est fabuleux, le village qui nous attend au pieds du volcan Kazbek regorge de parcours de randonnées. Sentiers et vues panoramiques sont les bienvenus après tant de temps passés en ville. Nous restons deux nuits, randonnons toute les journées et c'est l'esprit bien détendu que nous retournons à Tbilissi pour prendre nos billets de train vers Bakou.

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DE LA GÉORGIE À L'AZERBAÏDJAN

L'entrée en Azerbaïdjan requiert un e-VISA facilement obtenable sur internet. La connexion entre Tbilissi (Géorgie) et Bakou (Azerbaïdjan) est directe en train. Chaque jour la liaison est assurée depuis Tbilissi avec un départ à 20h30. Nous prenons nos billets deux jours à l'avance pour un départ prévu le samedi soir 16 novembre (date de début de validité de nos VISA). Nous voyageons en seconde classe dans un train couchette (4 couchages par cabine). La traversée de la frontière s'effectue vers 21h45. L'arrêt du train est long pour le contrôle des passeports mais au moins n'implique pas de sortir du wagon. Un entretien rapide en cabine (ou long si vous avez posé les pieds en Arménie auparavant) permet d'obtenir le petit tampon avec la date d'entrée sur le territoire, qui doit absolument correspondre à la date de validité du e-VISA (différent de la date de délivrance du visa). L'arrivée dans la capitale est à 8h30 du matin. Nous arrivons en avance au Sahil Hostel qui nous accueille chaleureusement et nous offre même d'appeler le port d'Alat où nous souhaitons prendre un ferry pour le Kazakhstan. Hyper chanceux, nous apprenons qu'un bâteau s'apprête à partir le lendemain même !

Bakou, Azerbaïdjan

TRAVERSÉE DE LA MER CASPIENNE

Les billets de ferry s'achètent en ligne mais se retirent à l'agence du port. Une fois le paiement en ligne effectué, il faut envoyer son billet électronique par WhatsApp à l'agence du port (numéro de téléphone donné lors de la réservation). A partir de ce moment, les échanges se font par WhatsApp pour connaître l'horaire de départ. Notre correspondant nous demande d'être vers 10h du matin au port pour un embarquement final prévu à 11h. Le lendemain, pour rejoindre Alat depuis Bakou, nous appelons un taxi depuis l'hostel (car aucun taxi n'accepte ce trajet dans la rue). En moins d'une heure nous sommes déposés au port. Contrôle des passeports et des billets électroniques pour passer une première porte, on dépose les sacs dans un sas avant d'aller retirer nos billets sous format papier à l'agence tout à l'autre bout du port. Une fois le billet en main, nous retournons à la première porte, il faut à nouveau présenter les billets mais papier cette fois. Ensuite nous pouvons récupérer nos sacs et nous rediriger vers l'agence mais cette fois pour passer la deuxième porte, avec nouveau contrôle des passeports et des billets (ça en fait des allers/retours et des contrôles). Entre temps (par le froid et notre avance sur l'horaire), nous faisons escale dans un superbe café planté au milieu des voies de chargement. Après s'être réchauffés, nous nous dirigeons vers le ferry en cours de chargement de camions et de voitures qui patientent tous à la file indienne. Il est déjà 10h30, difficile de croire que le départ se fera à 11h. Et effectivement, il n'aura lieu qu'à 21h du soir. Mais nous sommes chaleureusement accueillis par une bande de camionneurs géorgiens qui brandissent bouteilles de whisky, gâteaux et fruits pour passer le temps. Le capitaine du bateau se joint même à nous dans la cabine et descend plusieurs verres. C'est le coeur chantant que nous allons plus tard nous restaurer dans la pièce commune. Les repas sont simples mais bons. Une soupe et un plat de riz ou des pâtes avec du poulet, pain à volonté. En cas de végétarisme, vous n'aurez donc que du riz, ou que des pâtes, ou que du pain. Une backpackeuse rencontrée à l'hostel avait prévu des légumes en accompagnement. Nous étions heureux nous d'avoir des fruits. Le trajet sera plus court que ce qui nous avait été annoncé. Nous arrivons au port vers 19h. Le temps de remplir les petits papiers d'entrée du territoire et de faire le "check out" de l'Azerbaïdjan sur le bâteau, nos pieds ne toucheront la terre ferme qu'aux alentours de minuit près de la ville de Kourik. Des navettes assurent la connexion jusqu'à la ville depuis le port. Mais de jeunes Kazakhs (la vingtaine, qui travaillent dans le commerce de voiture pour tourner les choses joliment), avec qui nous avions sympathisé en chemin nous proposent de nous déposer à Shymkent, à 4 jours de route ! Déroutant, mais tentant. Le contrôle des passeports pour l'entrée au Kazakhstan est rapide au milieu de la nuit. Nous attendons que nos nouveaux compagnons Kazakhs récupèrent leurs voitures du bâteau, et c'est après une belle nuit blanche, à 6h du matin que nous décollons enfin... Impossible à cette heure-ci de trouver un hostel à Aktau prêt à nous accueillir pour la mâtinée, ils affichent complet ! Nous prenons un café tous ensemble mais décidons de séparer nos chemins ici. Léo et moi resteront à Aktau pour récupérer, nous irons à Shymkent en train. Le lendemain matin même nous nous rendons à la gare de Mangystau en taxi (petit village sympa où nous voyons défiler dans la rue des chameaux). Le train est le soir à 20h40. Et ! Il s'agit d'un wagon couchette de 52 personnes toutes ensembles ! Pour un trajet de 40h... Nous nous étions préparé au pire, et finalement le trajet a été l'un des trajets en train les plus agréables que nous ayons fait ! Les enfants étaient calmes, les familles silencieuses. Les pauses sont nombreuses et des femmes vendent du poisson, des pains et des plats chauds en bord de route (certaines même montent dans le train avec les poissons séchés accrochés au bras!). Le paysage est bien sûr désertique, mais nous sommes heureux d'être au chaud (un peu trop chaud parfois) pour voir les étendues de neige au large sans aucun obstacle à l'horizon. Il y a un système de chauffe d'eau au charbon qui permet à tout le wagon de recharger leurs tasses de thé gratuitement. Après deux bonnes nuits, de bons repas et même des étirements de yoga, ce n'est pas trop fatigués que nous arrivons à Shymkent. Nous logeons dans une superbe GuestHouses un peu excentrée mais absolument magnifique (Sweet Home) !

Sur le ferry

DU KAZAKHSTAN EN OUZBÉKISTAN

Une frontière incroyablement facile à passer ! Premièrement, il n'y a que 130km qui sépare les deux villes Shymkent et Tashkent. Deuxièmement, les moyens de connexions sont multiples (toutes les informations concernant les horaires et lieu de départ sont disponibles sur ce site traduisible en anglais : https://tashtrans.uz/mezhdunarodnye-marshruty-tashkenta/). Parmi les 3 trajets de 3h en autocar, nous choisissons le départ de midi. Et avec la météo hivernale, nous sommes bien heureux d'avoir opté pour un voyage en pleine journée car nous devons sortir du bus deux fois pour le contrôle des passeports, ce qui auront été les moments du trajet les plus longs. Patience dans la neige :). 

Kazakhstan
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L'ITINÉRAIRE EN ASIE DU SUD

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LA THAÏLANDE

On quitte l'avion (et nos boots pour la neige), et paf! +35 degrés dans le visage. On réalise que les déplacements en train étaient d'une douceur pour l'adaptation climatique du corps. L'avion est une véritable baf. Aïe aïe aïe notre bilan carbone est monté en flèche... Mais pour voir le côté positif des choses, le vol Tashkent/Bangkok est absolument magnifique :). Comme nous volions assez bas il était possible de voir les villages d'Afghanistan, les déserts, la chaîne de l'Himalaya et même d'apercevoir l'Everest au loin ! Un véritable plaisir pour les yeux à quiconque aime admirer les paysages à travers le hublot (comme Léo) et un vrai passe-temps pour les personnes de nature plutôt anxieuses lorsqu'elles n'ont plus les pieds à terre (comme moi). Nous rencontrons lors de l'embarquement une famille Suisse avec deux enfants qui avaient fait pratiquement le même trajet que nous en train ! A la base ils devaient traverser la Chine par voie terrestre, mais compte tenu du temps passé dans les transports, ils avaient décrété qu'un petit vol pour gratter quelques km avant le Viêtnam n'était pas de refus. Nous sommes admiratifs, bravo à eux. En arrivant dans la capitale en début de soirée nous échangeons de quoi nous procurer une carte métro et nous filons tout droit au Zee Thaï Hostel dans le Old Bangkok. Un peu éloigné, il est par contre d'un rapports qualité/prix imbattable : un large choix en buffet pour le petit déjeuner, une grande salle de pause bien éclairée et même un petit rooftop! Le tout dans un calme hors des grands axes. Dans la ville nous nous déplaçons essentiement à pieds, mais l'expérience du TukTuk est un incontournable :). Nous prenons même un petit bâteau pour se rendre de l'autre côté de la rive et admirer Wat Arun. Et sous les 40°C, on pense à prendre une écharpe pour se couvrir les jambes avant de rentrer dans les temples (si on ignore les chaussures de rando, le résultat peut presque être sexy). Pour les longs trajets en ville, notamment pour se rendre à la gare routière Mo Chit Terminal, il faut prendre un taxi au mètre (et ne pas négocier à l'avance un prix qui sera faramineux ! S'assurer que le compteur est bien en marche avant de monter dedans... Pour visiter d'autres villes du pays nous utilisons les applications 12GOAsia et GreenBus. Parfois nous allons directement en agence pour économiser des frais de réservation en ligne. La villes de Chiang Mai (proche des montagnes du Nord) est accessible par bus de nuit. Si la majorité des touristes se ruent sur les scooters nous nous en tenons à nos gambettes ! La randonnée jusqu'au temple Pha Lat est un Must, un vrai havre de paix. L'ascension jusqu'au Wat Phrathat Doi Suthep relève plus du plaisir d'un challenge sportif car la foule qui nous attend en haut nous fait quitter les lieux rapidement. Depuis Chiang Mai un MiniVan assure le voyage jusqu'à Pai. Là encore nous relevons un défi en se lançant sur la randonnée de Mae Yen Waterfall de 12km aller/retour, en flipflops, car il faut traverser la rivière une soixantaine de fois ! Immersion totale dans la jungle. Nous partons le matin en doudoune et chaussure et revenons en fin d'après midi pieds nus en short et T shirt. Après 7h de marche nous bénissons le Pai Zion Zone bar sur le chemin qui propose du Kombucha frais et de la bière, le tout dans un cadre idyllique de hamacs et vue sur le coucher de soleil. Après cet exploit, nous redescendons à Chiang Mai pour prendre un bus de jour jusqu'à Mae Sot, ville frontalière avec le Myanmar. Au niveau du Morning Market, des Taxi partagés transportent des locaux et des birmans régulièrement jusqu'à la frontière pour 20 Baths par personnes. Nous sommes entassés dedans, les femmes assises sur les bancs et les hommes agrippés debout aux barres métalliques à l'arrière, mais le trajet n'est que d'une quinzaine de minutes (6,5 km jusqu'au Customs Office). Nous présentons nos VISA en version papier et traversons tranquillement le pont de l'amitié Thaï/Birman pour arriver à Myawaddy. En quelques mètres nous sommes plongés dans un autre monde.

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DE LA THAÏLANDE AU MYANMAR

Le Myanmar est une claque. On laisse son téléphone sans internet (après avoir téléchargé la carte sur Maps.me), on abandonne son anglais que peu de monde comprends et on ouvre grand ses yeux. Les premières impressions sont marquantes. Des mendiants longent le pont de l'amitié sous une chaleur écrasante. Myawaddy est une ville qui pour un Occident paraît complètement désordonnée. Un taxi partagé nous propose de nous emmener jusqu'à Hpa-An, à un peu moins de 4h de route, pour 10 000 kyats par personne (environ 6€). Et quel trajet ! On s'accroche à nos sièges car il n'y a pas de ceinture, et on file à toute allure sur la route. Sur de bonnes portions la route n'est pas encore bétonnée, alors nous entrons dans un épais nuage rouge provoqué par la terre labourée par les pneus de tous les vehicules. Et qui dit pas de route dit... absences de règles de circulation ! On rigole (et on sert les fesses) en voyant les scooters doubler par la gauche et par la droite, les camions qu'on contourne sans visibilité en face, et les tractopelles qu'on esquive parmi les piétons. Bien secoués, on arrive à Hpa-An qui est une ville charmante et ça y est, le décor est planté. Hôtel chics, maisons sur pilotis, magasins de bricoles Made in China, étendoirs de produits frais à même le sol, street food préparée à main nue sans accès à l'eau potable. Des odeurs fortes de nourritures... et des déchets aussi malheureusement, des pots d'échappement. Beaucoup de bruit, car la règle qui semble gouverner la circulation est "si je claxone ça veut dire que je te dépasse". Mais le sourire sur les lèvres des habitants révèlent une joie de vivre et un plaisir d'accueillir absolument hors du commun. Les hommes, les femmes et les enfants ont des ronds jaunes peints sur les joues (c'est le Thanaka qui protège du soleil), et tous portent des jupes en tissus qui descendent jusqu'aux chevilles. Celles des hommes sont noués par le devant en formant un gros noeud, celles des femmes sont repliées à plat sur le côté. Ils se tiennent droits quand ils marchent et portent des paniers sur la tête parfois remplis de nourriture, et parfois de pierres (suivant qu'ils se rendent au marché ou au chantier). Nous sommes sous le charme de la ville pendant exactement 24h avant de subir une belle intoxication alimentaire (sûrement bien cherchée après avoir bu l'eau du robinet non potable et mangé sur le sol au marché nocturne...). Deux jours plus tard, sans avoir pu visiter la ville, nous partons à Kalaw avec un bus de nuit réservé par l'hôtel. Je ne prévois pas la doudoune à bords qui m'aurait épargné un beau rhume à la sortie, et reparti pour 7 jours de petite forme... Mais cela ne nous empêche pas de profiter de Kalaw. C'est une petite ville nichée entre les montagnes beaucoup plus calme que Hpa-An. Nous randonnons jusqu'au monastère Manorhla et nous sommes accueillis par un moine qui nous invite pour le thé dans sa demeure ! On ne se comprends pas vraiment, mais on s'échange des fruits et partageons le goûter dans un silence méditatif. Une expérience authentique ! La vue est magnifique. Kalaw est reliée au lac Inle par un train wagon sans fenêtre et qui avance très, très lentement. Trop épuisés pour faire la randonnée classique de trois jours nous optons pour cette petite attraction en train. Et c'est 4h plus tard (pour parcourir moins de 60km) que nous arrivons à Nyaung Shwe où nous fêterons Noël. La balade sur le lac est un incontournable mais malheureusement c'est un marché ultra polluant... Pour se rattraper les jours suivants nous n'utilisons que les vélos et nos gambettes pour se déplacer. Une superbe balade dans la Red Mountain près du vignoble nous offre une vue imprenable sur le coucher du soleil. Pour le Nouvel An, nous décidons de nous rendre à Bagan. Un bus de jour avec musique birmane à fond (et le clip qui va avec) nous emmène dans la ville des temples. Encore une fois, nous utilisons des vélos pour nos déplacements. La première fois des vélos de ville, absolument pas adaptés pour les pistes majoritairement de sable et de dénivelé. Mais cette journée était tout simplement mémorable. La deuxième fois nous avons la chance de tomber sur un hotel avec des VTT. Aaaah le soulagement aux fefesses et aux mollets. Nous apprécions les trajets silencieux dans les sentiers que seuls les cyclistes peuvent savourer, car la majorité des touristes se déplacent en scooter et ne peuvent pas apprécier le chant de la nature. Le 31 au soir s'est déroulé de manière inattendue. Un concert donné par les élèves d'une école prenait place non loin de notre hotel dans le New Bagan. C'est tout naturellement que Léo s'est retrouvé sur scène à chanter en français en face d'un public ravi de la participation d'un (beau gosse) étranger (nous étions les seuls touristes!). Et c'est sur ces notes que nous avons terminé l'année 2019, en immersion totale. Un beau moment ! Le lendemain je me procure un cahier à page blanche pour créer mon propre calendrier et écrire mes bonnes résolutions (la rédaction sérieuse de ce blog en fait partie :D). Par manque de jours (car le Visa ne nous autorise que 28 jours de vadrouille) nous décidons de retourner en arrière par les mêmes villes. Cette fois en forme, nous apprécions encore plus Kalaw avec des randonnées entre villages ou dans les sentiers de plantation (non indiqués par maps.me). Idem pour la ville de Hpa-An que nous découvrons véritablement avec une longue excursion à vélo d'abords vers la grotte Yateak Pyan (rafraîchissante à l'entrée et éblouissante à la sortie de l'autre côté avec une vue panoramique sur les rizières) puis vers la pagode sur l'eau Kyauk Ka Lat. En début d'après midi cet portion de route est cuisante, je la déconseille vraiment à cette heure de la journée. Mais c'est sans regrets que nous profitons de l'ombre offerte par la pagode et sa vue dégagée. Vers 15h30 lorsque la chaleur commence à peine à descendre nous entamons le retour vers la ville. En utilisant Maps.Me nous empruntons un chemin de terre qui nous fait passer entre les rizières et des villages cachés entre les arbres. Absolument magnifique. Après ce long périple il est temps pour nous de regagner la Thaïlande. A nouveau nous serrons les fesses sur le trajet jusqu'à Myawaddy où les travaux sur la route sont toujours en cours. Et depuis le pont de l'amitié nous disons au-revoir au Myanmar, à son mode de fonctionnement authentique pour le moment préservé du tourisme de masse et à ses habitants chaleureux.

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RETOUR EN THAÏLANDE

La traversée du pont de l'amitié est toujours aussi cuisant. Mae Sot nous revoilà ! Une petite photo au poste migratoire et nous reposons les pieds sur le territoire thaïlandais. On saute dans un mini bus rouge qui transporte les commerçants vers le marché du centre ville pour 20 baths par personne. Une expérience typique car les femmes sont assises sur les banquettes arrières tandis que les hommes agrippent debout les barres en métal depuis l'extérieur de la camionnette, en équilibre sur une petite marche. Nous retournons au "Sleep Nest Hostel" pour trois nuits. Je découvre le "Bordeline Collective", une organisation qui soutient les femmes migrantes du Myanmar et vendent des objets d'art, des accessoires, des vêtements, tous fabriqués à la main. Leur concept est de créer de l'emploi et de soutenir l'artisanat et le savoir-faire de ces femmes.  Je m'achète une paire de baguettes en inox, une répulsif antimoustique à base de citronnelle, un savon au Tanaka et plein de cartes postales pour envoyer nos mots d'amour en France. Comme nous avons beaucoup de temps à dépenser avant de rejoindre des amis à Singapour, nous décidons de nous inscrire sur Workaway pour des missions de bénévolats sur la route vers le sud. Nous repartons ensuite pour Bangkok. Un soir, après un long vagabondage dans le China Town, je tombe complètement par hasard sur Jai Fai, une chef de la street food qui avait reçu une étoile Michelin et dont j'avais découvert les talents grâce à la série Street Food de Netflix. Tomber nez à nez sur sa cuisine en pleine rue, voir ses gestes en préparant une omelette en direct et de manière totalement hasardeuse me fit l'effet d'une claque. Je n'en croyais pas mes yeux, j'étais complètement absorbée par le spectacle, émue et reconnaissante envers l'univers d'avoir guidé mes pas jusque là. Merci Bangkok ! La chaleur étouffante de la ville nous fait cependant quitter les lieux rapidement. Direction la plage, et plus précisément Prachuap Khiri Khan ! Nous logeons chez l'habitant dans une jolie maison au bord de l'eau. Yoga au lever du soleil, baignade, vélo, cure de fruits, marché du soir et cours de fitness collectif en plein air, c'est le bonheur. Je ne saurais trop recommander cette destination. Léo a toujours la bougeotte. Nous poursuivons sur la côte Est et nous nous rendons en car à Khanom puis en auto-stop jusqu'à notre bungalow excentré. Nous avons une réponse pour le Workaway : ça sera Eco Farming à la "See Din Farmstay" près de Nakhon Si Thammarat. Nous y restons deux semaines à nourrir des chèvres, faire du fromage, nettoyer une maison en argile qui s'était écroulée, planter des bambous et manger beaucoup de poulet :D. Une sacrée expérience dans cette maison d'artistes. Après cette belle expérience nous disons aurevoir à la famille et nous nous rendons à Hat Yai, ville frontalière, deux jours avant l'expiration de notre visa. Le lieu n'est pas incroyable, plutôt bruyant. Il y a 3 trains par jour qui traverse la frontière pour se rendre en Malaisie. Nous choisissons celui du lendemain à 13h. La veille de notre départ, je me fais couper les cheveux courts et nous trinquons autour d'une bière dans une rue à touristes. Cette transition est différente de toutes les autres. Avoir travaillé et logé chez l'habitant rend l’au-revoir plus difficile. Sac sur le dos, derniers baths en poche, nous quittons le pays.

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LA MALAISIE

Sungai Petani

Arrivée à la gare de Sungai Petani. Nous retirons des Ringgit (monaie locale) au distributeur, nous posons nos sacs dans la chambre d'hôtel et étirons les cordes pour le linge que nous laverons et ferons sécher plus tard. Douche rafraîchissante et petit sac à dos pour une sortie découverte du quartier. Nous repérons un centre commercial, Léo m'annonce qu'il y en aura partout. Je suis impatiente de voir à quoi ressemblerons ces "parcs d'attraction" dont il me parle. Dans celui de Sungai Petani, pas de montagnes russes, mais je franchis le pas de la porte et en une seconde je suis dans les Halles de Strasbourg. Un agencement de magasins très européanisé. Les lumières, la musique, les sons, j'ai l'impression d'être rentrée en France. Mon coeur s'excite à la vue d'une barquette de beurre, de yaourts aux probiotiques et de céréales de petit déjeuner. Quelle enfant... Les repères me manquent tellement, ce pays m'annonce un point d'ancrage. J'apprécie le confort des hôtels, la ponctualité des transports en commun et l'eau potable du robinet. Un matin, j'ai envie de dessiner. Je cherche une photo du mariage de ma soeur et pose mon crayon sur la page de mon cahier. Les traits apparaissent avec spontanéité, je suis surprise par les tracés qui émergent sur la feuille blanche. Quand je repose mon crayon une demi heure plus tard, j'ai l'impression de découvrir moi-même mon propre résultat. Je reste muette et je me sens bête. Bah oui, j'ai toujours aimé dessiner quand j'étais enfant, jusqu'à l'adolescence. Une part de moi s'élance : "Enfin de retour !". Je souris, ça faisait une éternité que je n'avais pas dessiné.

Kuala Lumpur

C'est comme découvrir le monde de Disney. Mickey fait la vitrine d'un immense centre commercial, les bouquets de fleurs en forme de pyramide annoncent l'arrivée de la Saint Valentin, le son des rails des montagnes russes (et des cris qui s'en suivent) nous déclenche une montée d'adrénaline. J'aime ce décalage entre espaces verts et gratte-ciel baignés dans l'ambiance de la street food. Il fait une chaleur insoutenable dans l'après-midi, nous nous baladons le soir.

Cameroun Highlands

Allez, on s'offre le luxe d'une journée de trek accompagnée. Notre guide nous emmène (nous et les 10 autres personnes du groupe) à travers la jungle pour aboutir dans les champs de culture du thé. Woaw! Vous voyez l'image qu'on se fait de l'Asie avec son vert plus vert, ses bleus plus bleus et ses collines en forme de rizière ? Et bien tout était là. Toutes les couleurs étaient réunies. Cette image, ce "cliché" très clair que j'avais en tête avant de partir en voyage s'offrait en vue panoramique sous mes yeux. C'est tout mon corps qui est soudainement plongé dedans. Je baigne dans l'atmosphère que je recherchais tant. J'ai un soupir d'exaltation. Je bois les paroles du guide sur l'histoire de ces terres. Avant de faire ce métier, notre guide travaillait dans le droit pour la protection des ethnies et de l’environnement. Il veut nous transmettre son amour pour la nature, ses connaissances en botanique, il nous parle de son côté engagé et militant. Je peux facilement me relier à ces sentiments et du désir de prendre soin, du désir que nous prenions tous conscience en tant qu'être humains de la possibilité de vivre en harmonie avec la nature. En cet instant je sais que je suis au bon endroit, au bon moment. La magie de la journée me donne l'élan de faire un nouveau portrait, je choisis une photo de ma plus petite soeur. Nous découvrons les "roti canai", sorte de crêpes à la pâte fine garnie d'oeuf, de fromage et de viande. Nous marchons tous les jours, je me régale en fruits et nous goûtons beaucoup de nouveaux plats.

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